Larval rearing of an African catfish Heterobranchus longifilis (Teleostei, Clariidae): effect of dietary lipids on growth, survival and fatty acid composition of fry

Élevage larvaire d'un silure africain Heterobranchus longifilis (Teleostei, Clariidae): effet des lipides alimentaires sur la croissance, la survie et la composition en acides gras des alevins

¹ ORSTOM, GAMET, Groupe aquaculture continentale méditerranéenne et tropicale, BP 5095, 34033 Montpellier Cedex 1, France
² INRA, Unité mixte INRA-IFREMER de nutrition des poissons, Station d'Hydrobiologie, BP 3, 64310 Saint Pée-sur-Nivelle, France

Accepted: 8 June 1995

Abstract

With the aim of improving dry diets for first feeding of Heterobranchus longifilis larvae, the effect of dietary lipid sources on growth rate, survival rate and fatty acid composition of fry from 2 days up to 17 days of age was evaluated. Six feeding regimes were tested: Artemia nauplii which served as a reference, and 5 experimental dry diets differing only by the lipid source. The different oils used for the different experimental diets were the following: cod liver oil, palm oil, copra oil, peanut oil and cotton seed oil. Each diet was tested on duplicate groups of 400 larvae placed in the 40 l tanks of a recirculating system (27-29 °C) and fed to excess six times per day every 4 hours. Separation and identification of the fatty acids of diets, eggs and fry were carried out by gas-liquid chromatography. After 15 days of feeding, survival rates were high for all treatments (71-87%) and did not differ significantly. By contrast, growth rates were largely influenced by the feeding regime. Fry fed with Artemia were significantly bigger (289 mg) than those fed artificial dry diets (79-115 mg). However, it was found that the specific growth rate of fry fed Artemia was superior to that of fry receiving dry diets only for fish of less than 50 mg body weight, indicating that Artemia presents a nutritional advantage only for fry at their youngest stages of development (first 6 days of feeding). Among the artificial dry diets, the best results were obtained with diets containing palm or copra oil, the lowest growth rate being observed with the cod liver oil diet. Peanut and cotton seed oil diets led to intermediate results. The fatty acid composition of the whole fry reflected that of the experimental diets. All together, the results indicated the existence of an optimal ratio between n-3 and n-6 fatty acids for covering essential fatty acids requirement of the fry. Growth rates tended to be reduced by an excess of n-3 fatty acids (cod liver oil) or by an excess in n-6 fatty acids (cotton seed oil) as well. Evidence of the occurrence of HUFA (20:4n-6 and 22:6n-3) biosynthesis are given.

Résumé

Dans le but d'améliorer la composition des aliments secs pour l'alimentation des larves de Heterobranchus longifilis, l'effet de différentes sources de lipides alimentaires sur la croissance, la survie et la composition corporelle en acides gras, a été évalué depuis l'entrée en phase trophique jusqu'à l'âge de 17 jours. Six régimes expérimentaux ont été testés : les nauplii d'Artemia vivantes utilisées comme aliment de référence et 5 aliments secs ne variant que par la nature de l'huile incorporée. La composition de ces derniers était la suivante: foie de boeuf (30 %), levure (50 %), mélange vitaminique (7,5 %), huile (7,5 %) et minéraux (5 %). Les huiles utilisées sont respectivement les huiles de foie de morue, de palme, de coprah, d'arachide et de coton. Chaque aliment a été testé sur deux groupes de 400 larves élevées en bacs de 40 l en eau recyclée et nourries en excès, six fois par jour toutes les 4 h. La composition en acides gras des aliments, des ovules et des larves a été déterminée sur les lipides totaux par chromatographie en phase gazeuse. Après 15 jours d'alimentation, les taux de survie sont élevés pour tous les traitements (71-87 %) et ne diffèrent pas significativement. En revanche, la croissance est fortement influencée par la nature de l'aliment utilisé. Le poids moyen final des alevins nourris avec Artemia est significativement plus élevé (289 mg) que celui des alevins recevant les aliments secs (79-115 mg). Le taux de croissance spécifique des alevins nourris avec Artemia est supérieur à celui des alevins recevant les aliments secs uniquement pour les individus de poids inférieur à 50 mg, ainsi Artemia présenterait un avantage nutritionnel lors des 6 premiers jours d'alimentation. Parmi les aliments secs, les régimes contenant de l'huile de palme ou de coprah permettent la meilleure croissance, la plus faible étant observée avec l'huile de foie de morue. Les huiles d'arachide et de coton conduisent à des résultats intermédiaires. La composition en acides gras (AG) des alevins reflète celle des aliments. Dans leur ensemble, les résultats suggèrent l'existence d'un rapport optimal entre les AG n-3 et les AG n-6 pour la couverture des besoins en AG essentiels. La croissance des larves apparaît diminuée par un excès d'AG n-3 (huile de foie de morue) comme par un excès d'AG n-6 (huile de coton) dans les aliments. Les résultats indiquent en outre la capacité des larves de H. longifilis à biosynthétiser des AG hautement insaturés (20:4n-6 et 22:6n-3).