Selection for growth of brown trout (Salmo trutta) affects feed intake but not feed efficiency

La sélection sur la croissance de la truite fario (Salmo trutta) affecte la consommation mais pas l’efficacité alimentaire

¹ Laboratoire de génétique des poissons, INRA, Domaine de Vilvert, 78352  Jouy-en-Josas Cedex, France
² Present address: Station de génétique quantitative et appliquée, INRA, Domaine de Vilvert, 78352  Jouy en Josas Cedex, France
³ SEMII, BP 17, 29450 Sizun, France

Received: 4 April 2000
Accepted: 4 December 2000

Abstract

Brown trout (Salmo trutta) were selected for growth for 4 generations. We tested the effects of selection on voluntary feed intake measured by self-feeders, feed efficiency and size variability. The specific effects of a slight feed restriction and of food deprivation were also investigated. Fish were issued from groups of eggs of selected females fertilised with sperm of selected (S group) or control males (S1/2 group). According to the growth rates expected for the selected and control lines, the S1/2 group was fertilised 12 days before the S group, so that all the fish reached 8 g at the same time. At 8 g, they were allotted to 8 tanks (500 fish per group) and 3 experimental periods followed. Fish were accustomed to self-feeders during a 28 days pre-experimental period. Then, half of the groups were fed ad libitum, and half were restricted (80% of the expected ad libitum level) for 171 days; growth and feed intake were recorded regularly and any uneaten food was weighed. Then followed a 56 days starvation period. At the end of the pre-experimental, feeding and starvation periods, individual weights and lengths were measured on 50 trout per tank. The response to selection at the end of the feeding period varied with the feeding level. In ad libitum fed groups, the mean final body weight of S was +6.1% higher than that of S1/2 and feed efficiency was similar (1.10 for S and S1/2). The higher growth of S compared to S1/2 was related to a higher feed intake of the S groups (+5.3%). When fish were restricted, the final body weight was lower in S (117.1 ± 2.1 g) than in S 1/2 groups (123.8 ± 1.7 g). This was mainly related to a slightly lower feed efficiency of S compared to S1/2 at the beginning of the feeding period. Neither the group nor the feeding level affected the size variability of the fish. At the end of the starvation period, the relative loss of weight was equivalent for all the groups, and the variability of the weight was higher for S than for S1/2. The results highlight the fact that genetic gain can only be expressed when brown trout are fed ad libitum.

Résumé

Des truites fario (Salmo trutta) ont été sélectionnées selon leur croissance depuis 4 générations. Nous avons évalué les effets de cette sélection sur l’ingestion volontaire mesurée par des distributeurs d’aliment à la demande, l’efficacité alimentaire et la variabilité des poids et taille individuels. Les poissons sont issus de fécondations de femelles sélectionnées par des mâles sélectionnés (S) ou témoins (S½). Les fécondations des S½ ont été effectuées 12 jours avant celles des S pour que les poissons aient le même poids (8 g) au début de l’essai. Ils ont été répartis dans 8 bacs (500 par bac) et 3 périodes expérimentales se sont succédées. Les poissons ont été habitués à l’utilisation des distributeurs d’aliment pendant 28 jours. Les groupes ont ensuite été alimentés à volonté ou restreints (80% ad libitum) pendant 171 jours ; la croissance et la consommation ont été mesurées régulièrement. Un jeûne de 56 jours a ensuite suivi. A la fin de chaque période, les poids et longueurs individuels ont été mesurés (50 poissons par bac). La réponse à la sélection à la fin de la période d’alimentation a varié avec le niveau d’alimentation. Lorsque alimentés à volonté, le poids moyen final des S a été supérieur de 6,1% à celui des S½, alors que l’efficacité alimentaire était similaire (1.1). Ceci est expliqué par une ingestion plus importante des S (+5,3%). Lorsque les poissons étaient restreints, le poids moyen final des S (117,1 ± 1 g) a été inférieur à celui des S½ (123,8 ± 1,7 g), essentiellement parce que l’efficacité alimentaire des S a été plus faible au début de la période. Ni le groupe, ni le niveau d’alimentation n’ont affecté la variabilité des poids individuels. A la fin de la période de jeûne, la perte de poids relative a été équivalente pour tous les groupes. Ces résultats montrent que le progrès génétique des lignées de truites fario sélectionnées ne peut s’exprimer que lorsque les truites sont alimentées à volonté.